PHILOS ---- LMC ---- MAGLUM

La Société LMC LUMIERE-MAGNETO-COMBINÉS

LA VOITURE AUTOMOBILE PHILOS

L'aventure industrielle de la famille Courtot démarre dès le début du 20e siècle avec Paul né en janvier 1876. Ses parents sont originaires du territoire de Belfort : Chatenois-les-Forges (90700) pour son père et Foussemagne (90049) pour sa mère. Il était le second d'une fratrie de 6 enfants dont une fille. Début 1900, Paul Courtot est à Ostende en Belgique avec son épouse Delphine qui donne naissance à son premier fils René, le 29 septembre 1901. De 1904 à 1906, le nom de Paul Courtot figure dans de nombreux articles de presse dans le domaine maritime avec la mise en œuvre de canots automobiles (barques, canots équipés de moteur d'automobile). Il a même participé à des régates avec son bateau ''Le Cosmos'' sorti des chantiers navals ''Cosmos et Cie'' et équipé d'un moteur ''Cosmos''. On retrouve la famille Paul Courtot à Enghien-les-Bains en 1909 où nait leur deuxième fils, Raymond. À noter qu'Enghien-les-Bains est situé à une douzaine de km de Neuilly-sur-Seine qui, bien plus tard, aura le siège social de la SA MAGLUM.

Louis Baudry de Saunier (1865-1938), journaliste, écrivain, vulgarisateur scientifique et spécialisé dans l'automobile crée en 1903 la revue ''La vie automobile''. En 1906 il crée une nouvelle revue, OMNIA, qui paraitra jusqu'en 1936 dont il sera le Rédacteur en Chef. Dans le numéro du 1er juin 1921 on trouve une description de 2 nouveaux modèles de la voiture ''Philos'' (la 7/11 HP et la 10/14 HP) avec le nouveau système de changement de vitesse Campbell. Le texte est agrémenté de 2 photos des nouveaux moteurs et du nouveau système Campbell. Les noms des constructeurs ne sont pas cités. Deux paragraphes retracent les origines de la marque : « Les voitures Philos vinrent au monde il y a une douzaine d'années environ(1909) dans un petit atelier de mécanique de la rue d'Orléans, à Neuilly — la première série n'était pas bien importante, cinq ou six voitures peut-être, — mais immédiatement, les petites Philos s'affirmèrent par leurs parfaites qualités mécaniques et triomphèrent du premier coup dans les épreuves et concours, notamment à Nice. À la suite de ces premiers succès, une Société se constitua, au capital de deux millions de francs, qui entreprit la construction en grand des voitures Philos dans d'importantes usines situées à Lyon-Montchat. » L'origine du nom ''Philos'', en tant que nom de la marque de voiture est inconnue. En grec ce nom est généralement traduit par ''Amis''.

Le site internet du patrimoine de Lyon (https://www.patrimoine-lyon.org/) contient un chapitre sur l'histoire de l'automobile lyonnaise. Il a été réalisé à partir d'articles de Lucien Loreille qui fut un grand historien de l'automobile. Pour la marque Philos il est écrit : '' PHILOS - Automobiles Philos, MM. Bernard, Courtot et Martin, constructeurs, 16, rue Louis et 17 rue Antoinette, Lyon-Montchat - Cette firme débuta en 1912. Son premier modèle était une 8 HP à moteur Ballot 4 cylindres 60x100. Il était carrossé en torpédo 2 places vendu moins de 5000 frs avec tous les accessoires. Ce prix était très bas pour l'époque ; il assura très vite un bon départ à la marque…''

À l'automne 1913, il se déroule le 14e Salon de l'automobile au Grand Palais à Paris et le 25 octobre, une revue ''L'Auto-vélo'' publie un article sur la voiture Philos qui est exposée. On y apprend que cette voiture est équipée d'un moteur Ballot à 4 cylindres. Elle est exposée au stand 113 de la Grande Nef par MM. Bernard, Barbier et Cie. Le 27 octobre, cette même revue publie un nouvel article beaucoup plus technique sans mentionner les constructeurs.

Le 17 février 2023, Didier Mahistre, auteurs de nombreux ouvrages sur les deux roues et grand collectionneur de documents a envoyé un courriel contenant une photocopie d'un document sur la voiture Philos. Il provient de la préfecture du Rhône, service des Mines. Ce document est une description technique dactylographiée de la voiture ''Philos A4M'' avec le nom ''Bernard, Barbier et Cie''. La fin du document comporte la date (13 décembre 1913), la signature ''Bernard, Barbier et Cie'', et la partie manuscrite de l'Ingénieur des Mines Seignobosc (Théodore, Jean) qui constate que la voiture est conforme aux décrets du 10 mars 1899 et du 10 septembre 1901. Ce document est aussi signé de l'Ingénieur en chef des Mines de St Etienne le 20 décembre 1913. Le passage aux Mines est en France un terme désignant la «réception», par un ingénieur de l'industrie et des mines, de tout véhicule automobile ou remorqué avant leur mise en circulation par les constructeurs.

Au premier semestre de 1914, un article sur la Philos 8CV parait dans un supplément de ''La Vie automobile'' où une description technique est donnée avec des photos à l'appui : le moteur Ballot 60X100, l'embrayage et la boite de vitesse, la direction avec ses réglages et le pont arrière. Le nom des constructeurs est absent. Dans ce même journal, vers le mois de juillet 1914, un essai en région parisienne est présenté sans mentionner le nom des constructeurs. Dans le journal l'Auto-vélo du 12 mars 1914 un encart publicitaire est publié pour la Philos 8 HP. Le nom du constructeur est mentionné, Courtot, au 16 rue Louis à Lyon Montchat ainsi que le nom du concessionnaire à Paris, Créteau-Herzog au 75 de la rue Bayen à qui est aussi celui de MM. ''Bernard et Barbier''. D'autres encarts publicitaires en France, par exemple Nice ou Dijon ne mentionnent que le concessionnaire de Paris.

Avec Jacques Taiclet, un ancien collègue de travail à la Société Maglum de Ronchamp, nous avons effectués des recherches sur cette histoire et mis en commun nos résultats. Il a aussi conservé le contact avec Jean Courtot, petit-fils de Paul. Au cours d'un échange au mois de mars 2023, Jean Courtot a précisé que le Paul Courtot de Belgique était probablement son grand-père et correspondait bien à son profil. Il lui a aussi rappelé que la société Ballot avait remis une médaille gravée à Paul en 1914 en remerciement de l'utilisation des moteurs Ballot sur la voiture Philos. À noter que cette médaille comporte un ancre de marine tout comme le logo de l'entreprise. En 1905, les frères Édouard et Maurice Ballot fondent une société de construction de moteurs thermiques pour l'industrie et le domaine maritime. En 1910, elle change de statut et se lance dans la fabrication de moteurs automobiles qui équiperont un grand nombre de marques. Dès la fin de la guerre, Paul Courtot crée sa société LMC au 48 de la rue Louis à Lyon. En septembre 1929 la société change de statut devant le notaire Paul Bloch de Montbéliard. Parmi tout le matériel entrant dans la nouvelle société, il est mentionné une voiture automobile Philos 6/8 HP équipée d'une magnéto-lumière LMC et une voiture Jean Majola également équipée de la LMC.

À Ronchamp, dans un bâtiment de la société Maglum (1958-1980), une voiture Philos était remisée dans un atelier au 1er étage d'un bâtiment. Elle était connue d'une partie du personnel mais personne ne s'y est intéressé. Personnellement, je l'ai vue et elle ressemblait plus à un prototype qu'à une vraie voiture. En septembre 1980, suite à l'occupation de l'usine, plus de 850 personnes sont licenciées. Mme Christiane Trillot, fille de René Courtot et PDG de l'entreprise a entrepris une action avec le Syndic et les ''occupants'' pour récupérer la(es) voiture(s). Selon un ancien salarié de la MAGLUM, deux anciennes voitures seraient arrivées dans les locaux vers la fin des années 1960. Un autre qui faisait partie des ''occupants'' de l'usine, a précisé que ces deux voitures auraient été déménagées vers la fin de l'année 1980.

Le 8 février 1966 le journal l'Est Républicain faisait l'écho d'une importante réunion à Giromagny (90200) où étaient présents le Préfet du Territoire de Belfort M. René Debia, le député du Territoire Jean-Marie Bailly, René et Raymond Courtot, sans doute le maire Jean-Ernest Boigeol et d'autres personnalités locales. Le sujet était la mise en route d'une nouvelle usine Maglum dans les anciens tissages Boigeol. Raymond Courtot s'est confié aux journalistes : « Mon père, raconte-t-il avec amour, était un phénomène. En 1909, il fabriquait déjà à Lyon une voiture : la « Philos ». De ses ateliers, il en sortait trois par jour. La guerre vint interrompre ses activités. Mobilisé dans l'infanterie, Il n'y resta pas longtemps, car II fut vite repéré par le général Etienne, celui qu'on a appelé le « Père des chars. Avec Oehmichen, il invente les premières chenilles, puis construisit les premiers hélicoptères. Ah ! C'était un bien grand mécanicien ». Revenu à la vie civile, M. Courtot changea son fusil d'épaule : « Citroën fait des voitures en série… Mol, Je ferai autre chose ».

Conclusion – Aucun document ne permet officiellement de mettre un ou des noms sur le ou les premiers constructeurs de la voiture Philos car il manque les documents officiels comme la constitution de société, le dépôt du nom de la marque, etc… Le seul document officiel à ce jour est celui signé par l'Ingénieur des Mines le 13 décembre 1913. Cependant, ce document suscite une observation : dans l'entête, nulle part il est écrit ''Constructeurs''. Il existait pourtant un entête officiel avec une belle calligraphie. La médaille des Établissements Ballot est une récompense qui se mérite après plusieurs années d'utilisation de leur moteur. De cette époque il reste une voiture ''Philos'', transmise de génération en génération et des articles de presse. Elle est le lien sentimental entre les débuts dans l'industrie automobile de Paul Courtot et de ses héritiers. À la lumière de ce qui précède on peut dire qu'il a créé et construit les premières voitures ''Philos'' dans son atelier à Neuilly-sur-Seine vers 1910-1912 en les dotant d'un moteur Ballot. Par la suite il s'est alors associé à MM. Bernard et Barbier et ils s'installent au 16 de la rue Louis à Lyon. Il est probable que des problèmes sont nés entre les associés au sein de l'entreprise dès 1913. Sa collaboration s'arrête aussi avec sa mobilisation pour la guerre 1914-1918. Son aventure industrielle continue après la guerre avec la création de sa société LMC.

Après la guerre les ''Automobiles Philos'' sortent deux nouveaux modèles et le 1er juin 1920 la firme change de raison sociale et devient ''Société Anonyme Nouvelle des Établissements Philos'' avec de nouvelles têtes au sein du Conseil d'Administration. Elle est déclarée en faillite par un jugement du 19 janvier 1923. Elle est ensuite rachetée pas Jean Gras où son entreprise est basée à Issy-les-Moulineaux à Paris et les voitures sont construites dans les anciens ateliers Philos à Lyon-Montchat. Elle ferme définitivement ses portes vers 1927-1929.

Au début du mois d'avril 2020, un irlandais (Jason O'Shaughnessy) m'a envoyé des photographies d'une voiture Philos de 1913 dont il est l'heureux propriétaire. À noter que le Musée National de l'Automobile de Mulhouse possède une voiture Philos A4M. Cette histoire de voiture n'est pas close car il demeure un certain nombre de zones d'ombre qui ne pourront être mise en lumière que par de nouveaux documents officiels.

LUMIÈRE-MAGNÉTO-COMBINÉS (LMC)

Magneto-Lumière à Lyon

Paul Courtot travaille sur son projet de magnéto dès 1914 et en 1918 il crée sa société '' La MAGNÉTO-LUMIERE L.M.C.''; (LMC sont les initiales de ''LUMIÈRE-MAGNÉTO-COMBINÉS'') au 48 de la rue Louis à Lyon, quartier Montchat. LMC a pour objet l'étude et la mise au point d'un appareil permettant l'allumage des moteurs, en même temps que l'éclairage des véhicules automobiles. Á l'époque, l'éclairage de ces véhicules est réalisé au moyen de lampes à acétylène, peu pratiques, et il est difficile d'utiliser les accumulateurs, trop fragiles aux chocs, notamment à bord des véhicules industriels, dont les roues sont garnies de bandages pleins.

ELe 26 mai 1923, la Société se transforme en une Société Anonyme au Capital de 2 Millions de Francs et son Siège Social est fixé à SOCHAUX (Doubs) dans un immeuble dont elle fait l'acquisition, qu'elle aménage, et où son activité va s'exercer. Le capital est représenté par 4.000 actions, de cinq cents francs chacune sur lesquelles 1.500 entièrement libérées ont été attribuées en représentation d'apports en nature et 2.400 de surplus ont été souscrites en numéraire. Paul Courtot a fourni un état certifié par lui, contenant les noms, prénoms, qualités et domiciles des souscripteurs, le nombre d'actions souscrites et le montant des versements effectués par chacun d'eux en 1923, la Société se transforme en une Société Anonyme au Capital de 2 Millions de Francs et son Siège Social est fixé à SOCHAUX (Doubs) dans un immeuble dont elle fait l'acquisition, qu'elle aménage, et où son activité va s'exercer. Dans les années 1925-1930, elle édite des dépliants explicatifs sur l'utilisation de la magnéto sur les poids lourds et les véhicules industriels. Elle publie également une liste de références des utilisateurs du système Maglum. Á cette époque ses administrateurs sont : MM.
-JAPY Marcel, Industriel à AUDINCOURT (Doubs)
-KOECHLIN Paul, Industriel à BEAUCOURT (Territoire de Belfort)
-BRETEGNIER Jean, Industriel à HERICOURT (Hte Saône)
-BAINIER Émile, Industriel à MONTBELIARD (Doubs)
-SAHLER Edmond, Industriel à CHEVREUSE (Seine et Oise)
-COURTOT Paul, Industriel à LYON (Rhône)
-MARTI Jean, Ingénieur à MONTBELIARD (Doubs)
-MAILLON Antoine, Maitre de Forges à RIVE-DE-GIER (Loire)
-AUDRAS Georges, Ingénieur à ECULLY (Rhône).

L'Assemblée générale constitutive des actionnaires tenue le 2 juin 1923 a entériné tout ce qui avait été décidé le 26 mai. Elle a nommé un commissaire chargé d'apprécier les apports et leur rémunération et de faire un rapport à l'Assemblée générale qui aurait à statuer définitivement sur la constitution de la Société. Elle a également nommé les administrateurs de la Société et les commissaires des comptes et constaté l'acceptation de leurs fonctions. Elle a approuvé les statuts de la Société et constaté sa constitution définitive. L'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Société tenue le 30 juin 1927, a décidé que le capital social qui était de deux millions de francs, serait réduit à un million de francs et divisé en 4.000 actions de deux cent cinquante francs chacune. L'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Société du 15 décembre 1928, a décidé que le capital, serait augmenté de 1.500.000 francs. À l'issue des différentes A.G. tenues, des modifications ont été apportées aux statuts et le 17 mai 1929 la Société prend la dénomination, La Magnéto-Lumière, "L. M. C.". Elle est administrée par un Conseil composé de sept membres, à savoir :
-Monsieur Marcel JAPY, industriel, demeurant à Audincourt (Doubs).
-Monsieur Jean BRETEGNIER, industriel, demeurant à Héricourt (Haute-Saône).
-Monsieur Maurice GALLAND, industriel, demeurant à Besançon (Doubs).
-Monsieur Arthur CAMBIER, négociant, demeurant à Paris, 6 Square de l'Opéra.
-Monsieur Georges MAIROT, banquier, demeurant à Besançon (Doubs).
-Monsieur Antoine MAILLOT, industriel, demeurant à Rive-de-Gier (Loire).
-Monsieur Paul COURTOT, industriel, demeurant à Sochaux (Doubs).

La Société a créé une maison de commerce à Neuilly-sur-Seine au 21 rue de Chartres. Pendant près d'une décennie, la LMC de Paul Courtot a équipé un grand nombre de voitures, de camions et de motos. La société est reconnaissable avec son logo LMC. Elle a même été montée sur des voitures qui couraient aux 24 Heures de Mans et sur des véhicules de l'Armée Française. Vers 1923, la Société édite un livret d'une soixantaine de pages qui est un recueil de l'opinion des clients utilisant la magnéto LMC sur leurs véhicules dont ils ont joint une photographie. Ce document est disponible en téléchargement au format pdf : document (10 Mo).

MAGNÉTO - LUMIÈRE (MAGLUM)

Premier logo Maglum

Il semble que ce n'est qu'en 1932 qu'elle prend officiellement la dénomination de ''MAGLUM'' (contraction de Magnéto-Lumière) par un acte de Justice de paix d'Audincourt et c'est sous cette marque que sont vendus ses articles. Son premier logo est déjà estampillé MAGLUM mais souligné d'un zigzag, symbole du courant électrique comme les publicités le montrent. Elle fabriquait des appareils d'éclairage pour les cycles et les motocyclettes (dynamo, phares, etc..), des magnétos d'éclairage pour les camions, les véhicules industriels et motocyclettes. De grands constructeurs : SAURER, DELAHAYE, BERLIET, LAFLY, LATIL, etc… comme également de grosses entreprises LA SHELL, Le FAMILISTERE, les DOCKS FRANCS COMTOIS, etc. adoptent le système Maglum. La Société, dont l'avenir parait assuré, développe son activité. C'est alors que des progrès techniques anéantissent les efforts de la société. Le pneumatique supplante le bandage plein sur les véhicules industriels, en même temps que de grands progrès sont réalisés dans la construction des accumulateurs. D'où la possibilité d'équiper les véhicules industriels au moyen de ces derniers, permettant l'éclairage en courant continu, c'est-à-dire aussi bien à l'arrêt qu'en marche. La Société se trouve dans l'obligation de reconvertir son activité. Elle y parvient en créant, sur le même principe que celui mis au point pour les camions, l'équipement électrique des motocyclettes. Cet équipement a un grand succès, et est monté en série par la presque totalité des constructeurs de motocycles. Á nouveau, l'avenir de la Société, qui emploie à l'époque 70 ouvriers, parait assuré.

En juin 1929 se déroule la 7e édition des 24 heures du Mans sur le circuit de la Sarthe. Cet évènement est une belle vitrine pour tous les industriels de l'automobile et Paul Courtot s'y rend sans doute pour faire de la publicité de son produit phare : la magnéto-lumière. Au cours du trajet il entre en collision avec une autre voiture dont un journal local s'en fait l'écho. Le 13 juin 1929, une collision s'est produite au lieu dit « La Haie-Bergerie », commune de Danzé Letcher, à l'intersection des deux routes, entre la voiture de M. Paul Courtot, industriel à Sochaux (Doubs), accompagné du monteur Kempf, qui allaient au circuit de la Sarthe pour assister aux 24 heures du Mans des 15 et 16 juin, et celle du docteur Saugeron, de la Ville-aux-Clercs, avec le chauffeur Fresnay. Ce dernier a été grièvement blessé et M. Saugeron est contusionné mais on ne peut pas encore se prononcer sur son état. Les deux autres automobilistes sont indemnes.

Malheureusement, la crise déclenchée en 1930, atteint tout particulièrement les constructeurs de motocycles, dont la situation s'aggrave au cours des années suivantes. En 1935, la fabrication des motocyclettes subit ainsi une chute verticale: au cours d'un même mois, toutes les commandes sont annulées. Les associés ont consenti de gros sacrifices, tant pour amortir les pertes à la suite de la disparition de ses débouchés dans le domaine des véhicules industriels, que pour fournir à la Société les capitaux nécessaires à la reconversion de son activité sur la motocyclette ;
- 30 juin 1927 - Réduction du capital de 2 à 1 million
- 2 mai 1929 - Augmentation du capital, par apports en espèces, de 1 à 2 millions et demi.
- 7 mai 1932 - Nouvelle réduction du capital de 2.500.000 à 625.000 frs, soit au total un effort de 2.875.000 frs.

«Leurs ressources sont épuisées, et, en 1936, la Société doit déposer son bilan. Ses créanciers, tenant compte, qu'aucune faute de gestion n'a été commise lui consentent, en 1938, un concordat à 50%. Il est convenu que le passif concordataire, soit 982.749 Francs sera réglé au cours des années suivantes (Conformément aux accords concordataires, nous nous libérons de 1938 à 1945). En 1935, ces difficultés ont entrainé la mort de l'animateur, M. Paul COURTOT, qui, depuis l'origine, s'est dépensé sans compter pour la Société. Ses 2 fils, MM. René et Raymond COURTOT, lui succèdent. Ces derniers travaillent à façon, notamment pour PEUGEOT la grande firme de Sochaux, tout en mettant au point un équipement électrique pour bicyclettes, dont la fabrication se poursuit aujourd'hui encore. La guerre désorganise à nouveau l'exploitation. Nous conservons cependant une certaine activité, grâce à la fabrication d'un système antivol pour bicyclettes, dont la demande correspond à un besoin du moment. Cette activité est intéressante, car, puisant dans les chutes de tôle qui se sont accumulées, nous ne dépendons que fort peu des répartitions de monnaie-matière. C'est alors que, dans la nuit du 15 au 16 Juillet 1943: au cours du bombardement de Sochaux, notre usine est détruite à 80%. Les photos ci-jointes, donnent une idée de l'importance des dommages. MM. René et Raymond COURTOT, qui se sont formés aux affaires dans les conditions les plus difficiles, ne se découragent pas. Dès le lendemain du bombardement, avec le personnel qui leur reste et des moyens de fortune, ils sauvent ce qui peut l'être, puis entreprennent sans désemparer la reconstitution. L'exploitation reprend rapidement et l'activité va croissant.»Le chiffre d'affaire affiche la bonne santé de l'entreprise entre 1944 et 1954.

Publicité magnéto camion Publicité magnéto motocyclette Publicité éclairage vélo Publicité Maglum vélo de 1933 Publicité Maglum Jumo

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE du 24 JUIN 1950

«Le retour à une économie normale a eu pour conséquence un ralentissement des ventes de notre département ''Cycles'' au début de l'exercice, le rythme suffisant n'ayant repris qu'en fin d'année, donne toujours entière satisfaction à la clientèle. Nous avons pu intéresser de grosses maisons, nous pouvons continuer à espérer des résultats intéressants. Nos commandes pour l'automobile suivent une progression ascendante, et nous enregistrons des nouvelles demandes régulièrement. En résumé, cet exercice, plus difficile que les précédents, a donné un résultat encourageant. Nous espérons par ailleurs pouvoir au cours du prochain exercice commencer les travaux des locaux administratifs et sociaux dont nous avons le plus urgent besoin. Notre grand souci vient de la trésorerie. Il est dû à l'effort de rééquipement et de reconstruction pour lequel nous faisons des avances en attendant le remboursement de l'État en notre titre de Sinistré. L'augmentation nécessaire des stocks est également une cause constante de difficulté. Notre chiffre d'affaires pour l'exercice s'est élevé à Frs: 111.937.770,90 laissant apparaitre un bénéfice de Frs : 1.137.187,45 après amortissements légaux de Frs: 2.460.759,95 sur immeubles matériels et matériel roulant. Il est proposé d'affecter une somme de Frs: 250.000.- pour être distribuée à notre personnel.» (Extrait du rapport du Conseil d'Administration du 24 juin 1950)

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE du 14 SEPTEMBRE 1951

«L'exercice que nous soumettons à votre approbation a connu une augmentation de notre activité par rapport à l'année précédente. Notre chiffre d'affaires est en augmentation de 23 % sur celui de l'an dernier; nos divers départements sont en pleine activité. Les éclairages électriques de cycles, toujours construits sous la signe de la qualité, sont très prisés de la clientèle, et nous avons la satisfaction d'équiper pour une partie, la majorité des gros constructeurs de bicyclettes. Les commandes pour l'automobile ont suivi aussi une très nette progression, et nos fabrications ont à répondre à une demande toujours accrue. Nous avons maintenant terminé la mise au point de notre département ''Nickelage-Chromage'' qui nous permet de répondre aux demandes qui nous sont formulées. Au cours de l'exercice, nous avons continué la reconstruction; les remboursements du M.R.U. sont toujours faits avec de très longs délais et gênent la trésorerie de notre exploitation. Nous n'avons, au cours de l'exercice, reçu que des sommes minimes, quoique notre usine soit classée sur le plan Nous n'avons donc pu atteindre le but que nous nous étions fixé, c'est-à-dire, la construction de nos locaux administratifs et sociaux dont nous avons le plus grand besoin. Nous avons même été obligés d'arrêter toute reconstruction dont la nécessité n'était pas absolument indispensable à l'exécution des commandes et des engagements que nous avons pris. La fiscalité continuellement aggravée, la rétroactivité des hausses de salaires, le décalage des hausses des prix de vente par rapport aux hausses des achats, ont eu des répercussions sur le rendement de notre exploitation. En dépit de toutes ces difficultés, nous avons été heureux d'avoir pu assurer au personnel ouvrier et employé des horaires de travail réguliers et complets, et le meilleur esprit de collaboration règne au sein de notre entreprise.» (Extrait du rapport du Conseil d'Administration du 14 septembre 1951)

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE du 16 JUILLET 1952

«Nous avons l'honneur de soumettre à votre approbation le Bilan de l'exercice 1951, se chiffrant par frs : 95.651.958.- et laissant apparaitre un bénéfice net de frs : 2.099.825.- dont l'affectation fait l'objet de notre 2ème Résolution. Cette année a constitué encore un exercice de mise en place de nos différentes activités. Ainsi que vous le remarquerez, notre bilan reflète une augmentation substantielle de nos différentes branches devant se traduire, dans l'avenir, par des résultats plus appréciables. Notre département d'éclairages de cycles a conservé la faveur de la clientèle et est en développement constant. Les commandes pour les Constructeurs Automobiles ont été maintenues à leur cadence, et la demande n'a pas baissé au cours de l'exercice. Notre département de Mécanique Générale suit également une courbe ascendante nous donnant toute satisfaction. Nous avons dû au cours de l'exercice procéder à la création d'une installation entièrement nouvelle de cuivrage, nickelage, et chromage, pour répondre à un nouveau Cahier des Charges élaboré par les Constructeurs Automobiles et tendant à mettre les fabrications françaises en harmonie avec celles des classes internationales. Notre activité se poursuivant dans tous ces domaines, nous avons particulièrement souffert de l'inflation, le décalage entre nos prix de revient et l'application autorisée des hausses à la clientèle a eu évidemment sa répercussion sur les résultats de l'exercice. Ceux-ci eussent été bien meilleurs dans une période de stabilité. Le M.R.U. ne nous ayant effectué aucun versement au cours de l'exercice, tous nos travaux entrepris de ce chef ont dû être complètement stoppés. Nous sommes heureux d'avoir pu maintenir au cours de l'exercice l'intégralité des heures de travail de notre personnel. En résumé, nous espérons atteindre dans le proche avenir l'aboutissement normal de tous les efforts que nous avons prodigués depuis le sinistre du 16 Juillet 1943 qui avait anéanti notre usine. Votre Commissaire aux Comptes va vous donner connaissance de son rapport ainsi que des différents chiffres représentés par les postes du Bilan.» Extrait du rapport du Conseil d'Administration du 16 juillet 1952)

SITUATION AU 30 SEPTEMBRE 1952

Á la Libération, la situation était la suivante ; destruction des moyens de production à 80%, stocks inexistants et trésorerie exsangue. Mais depuis, la société a reconstitué ses moyens de productions par des investissements réalisés à hauteur de 63 millions dont 19 au titre des indemnités de dommages de guerre et 44 M. par autofinancement.«Parallèlement, notre chiffre d'affaires est passé de moins de 2 millions en 1944 à 209 millions en 1952. De là découle l'étroitesse actuelle de notre trésorerie». Au 30 septembre 1952 la situation est la suivante :
«Trésorerie ; réalisable et disponible ont été comprimés au maximum et ne pourraient vraiment l'être davantage qu'au détriment de notre activité. Dettes à court terme ; nous souhaiterions les réduire de 25 Millions ; fournisseurs : 23 Millions, soit plus de 3 mois d'achats (compte d'Exploitation au 30 Septembre : 65 millions d'achats pour les 9 premiers mois soit 7 millions environ par mois), à ramener à 1 mois soit un besoin de 23 - 7 = 16 M. (Indépendamment de l'assainissement du compte ''fournisseurs''; actuellement beaucoup trop élevé, le règlement à 30 jours nous permettrait d'obtenir un escompte de 2%, soit une économie annuelle : 7 millions x 2% x 12 mois = 1.680.000 Francs. Á noter que cette économie compenserait presque en totalité les charges financières de l'emprunt sollicité.) Banques ; abstraction faite du crédit de campagne : 6 M. Impôts et charges sociales ; amortissement de l'arriéré : environ 3 M. Total Trésorerie : 25 M. Investissements ; achèvement de notre programme de reconstitution : prolongement et remaniement des locaux industriels suivant plan joint (parties hachurées rouges et bleues) 10 M., terminaison de la maison d'habitation destinée à nos Directeurs : 5 M. Total Investissements : 15 M. »

La société sollicite un prêt de 25 M. pour boucler son budget dont un rapport circonstancier est remis aux autorités compétentes.«Nous n'avons pas tenu compte, dans notre programme de financement, des sommes restant à encaisser sur dommages de guerre, pour les raisons suivantes : 1°- Nous ne pouvons pas tabler sur des versements qui sont aléatoires : quant à leurs dates, quant à leurs montants : la liquidation de notre dossier en partant des coefficients officiels qui n'ont été publiés que tout récemment, risque d'entrainer de très sensibles abattements. 2°- Les indemnités que nous pourrons encore percevoir permettront : d'amortir les frais entraînés par l'augmentation de notre capital à la suite de la réévaluation de notre bilan (2.500.000 environ), d'améliorer diverses installations.»

En 1953, la société obtient du Crédit National un prêt de 25 Millions destiné au renforcement de leur trésorerie affectée par le financement de la reconstruction. Ce concours permet un nouvel essor dont témoignent les chiffres ci-dessus. Avec un effectif de 250 personnes, l'usine de Sochaux atteint le plein emploi. Cette usine comporte 4 départements connexes :
-Pièces détachées d'origine et accessoires divers, notamment pour les Automobiles Peugeot.
-Pièces détachées adaptables et accessoires divers livrés aux grossistes en fournitures automobiles.
-Éclairages pour cycles (dynamos, phares, feux arrière, combinés catadioptres, etc...).
-Atelier de chromage et de nickelage.

Ces compartiments, connexes, ont cependant chacun leur propre clientèle ce qui, en divisant les risques, assure, à son activité un équilibre satisfaisant. Citons, parmi nos fabrications :
-glissières de sièges, fermetures de coffres, cendriers, accoudoirs, articulations de capots, poignées de portes, pour ''403''
-poignées de portes et cendriers pour SIMCA
-plafonniers et cendriers pour PANHARD, etc...

La majeure partie de la production porte sur des articles de leur propre conception et mis au point dans l'usine. Pour répondre aux besoins sans cesse croissants des constructeurs, la société est contrainte d'augmenter les cadences de fabrication et, pour y parvenir, d'étendre ses moyens de production.

LE CAPITAL DE LA SOCIÉTÉ

Á l'origine, le 26 Mai 1923, le capital était de 2 millions de francs, réparti en 4.000 titres de 500 Fr, dont : 1.600 titres de 500 Fr correspondaient à des apports en nature, soit Frs 800.000 dont apport en espèces 1.200.000 Frs.
30 Juin 1927: à l'assemblée générale extraordinaire du 30 Juin 1927 a été réduit à un million réparti en 4.000 titres de 250 Frs.
2 Mai 1929: à l'assemblée générale extraordinaire du 2 Mai 1929, le capital a été porté à 2.500.000 Frs réparti en 10.000 titres de 250 Frs, dont apport en espèces de Frs 1.500.000.
7 Mai 1932: à l'assemblée générale extraordinaire du 7 Mai 1932, le capital est réduit à 625.000 Frs, réparti en 5.000 titres de 125 francs.
16 Octobre 1942: à l'assemblée générale extraordinaire du 16 Octobre 1942, le capital a été porté à 937.500 Frs réparti en 7.500 titres de 125 Frs, par apport en espèces de Frs 312.500.
30 Janvier 1947: à l'assemblée générale extraordinaire du 30 Janvier 1947, le capital a été porté à 1.875.000 Frs réparti en 15.000 titres de 125 Frs, par apport en espèces de Frs 937.500.
25 Janvier 1949: à l'assemblée générale extraordinaire du 25 Janvier 1949, le capital a été porté de 1.971.375 Frs réparti en 15.771 actions de 125 Frs, par apport en espèces de Frs 96.375.
24 juin 1950: à l'assemblée générale extraordinaire du 24 Juin 1950 le capital a été porté à 3.154.200 Frs réparti en 15.771 titres de 200 Frs au moyen de la conversion directe au capital de Frs. 1.182.825, dont :
-provision pour renouvèlement de stock 604.362.68
-prime d'émission des actions 121.860
-prélèvements sur dotation pour approvisionnement technique 456.602.32 soit 1.182.825
18 Mai 1953: à l'assemblée générale extraordinaire du 18 Mai 1953, le capital a été porté à 75 Millions réparti en 30.000 actions de 2.500 francs, au moyen de la conversion directe au capital de 71.845.800 francs de la réserve de réévaluation.

LA RÉPARTITION DU CAPITAL

Répartion des actions du capital en 1953:

Tableaux des actions

Le Conseil d'administration se compose de: Président-Directeur Général René COURTOT, Vice-Président Marcel GALLAND, Administrateur Robert SONNIER, Directeur Général Raymond COURTOT. Personnalité des ses membres:
COURTOT René : né le 29 Septembre 1901 à OSTENDE (Belgique) nationalité française Entre à la Société LA MAGNETO LUMIERE L.M.C. en 1918 Co-gérant de la Société à Responsabilité Limitée COURTOT SONNIER et Cie (Service des ventes de la S.A. MAGLUM) en 1926 Administrateur de la S.A. MAGLUM en 1938 nommé Président Directeur Général de la S.A. MAGLUM le 20 Mars 1941.
COURTOT Raymond : né le 19 Octobre 1909 à Enghien les Bains (Seine) Entre à la Société LA MAGNETO LUMIERE L.M.C. en 1926 Administrateur et Directeur Général de la S.A. MAGLUM le 6 Avril 1945.
GALLAND Marcel : né le 10 Septembre 1887 à Chalon sur Saône Diplômé de l'École Supérieure de Commerce de Lyon, promotion 1908 Fondateur en 1912 de la Société des DOCKS FRANCS COMTOIS et BOURGUIGNONS à Besançon. Administrateur-Délégué Directeur Général de ces Établissements jusqu'en Septembre 1939. Administrateur de la S.A. MAGLUM depuis 1929.
SONNIER Robert : né le 2 Mai 1899 à Montargis (Loiret) Représentant de la Société LA MAGNETO LUMIERE L.M.C. de 1921 à 1926. En 1926, co-gérant de la Société à Responsabilité Limitée COURTOT SONNNIER et Cie (Service des ventes de la S.A. MAGLUM) Administrateur de la S.A. MAGLUM le 20 Mars 1941.

LES MOYENS DE PRODUCTION

L'usine était située en bordure de la RN 437 qui reliait Saint-Claude à Belfort et à environ 3.5 km de la gare de Montbéliard. Les bâtiments occupaient une surface de plus de 2500 m2. Vers 1955 elle disposait du matériel suivant :
a)-Atelier de presses : 16 presses de 150 à 5 Tonnes, machines à cisailler, machines à affuter, armoires de stockage des outillages.
b)-Atelier de mécanique (décolletage et rectification) : 2 rectifieuses sans centre, 2 rectifieuses entre pointes, 1 tour G.F., 1 tour Dubied, 1 fileteuse Pee Wee, 10 tours divers, scies et fraiseuses, 10 machines à percer.
c)-Atelier de fabrication d'outillage : 2 tours Cazenave, 1 fraiseuse Cincinatti, mortaiseuses, étaux limeurs, perceuses, petits tours d'outilleurs ainsi que tout l'outillage spécial de précision.
d)-Atelier de montage des alternateurs de cycles : machines à braser, machines à aimanter, balanciers, pédalettes, appareillages et montages spéciaux.
e)-Atelier de montage des ensembles Peugeot : serrures d'articulations de capot, commandes à distance, pare-soleil, charnières dossier, 3 soudeuses par point, 2 riveteuses, balanciers, pédalettes, montages spéciaux.
f)-Atelier de nickelage-chromage-polissage : installation moderne de nickel brillant, 5 redresseurs (5.000 A sous 8 V.), filtres, thermostats, relais électriques, aspirateurs, 30 cuves diverses pour opérations. Cette installation permet de nickeler, chromer avec 15 microns de nickel 45 dm2 toutes les 3 minutes.
g)-Atelier de traitement thermique : four de cémentation, four de trempe, four de recuit, four de revenu des appareils montés avec régulation de chauffage automatique.
h)-Poste de transformation haute tension 10.000 Volts 220 A : puissance 425 KVA avec appareillage complet.
I) -Chauffage : le chauffage est assuré par des poêles au coke à grande surface de chauffe, moyen peu moderne, mais très économique.
j)-Transports : les transports de la Société sont assurés par 2 camionnettes et 1 camion. Toutes les voitures de tourisme sont la propriété du personnel dirigeant.

En 1955, l'usine de Sochaux ne peut plus se développer par manque de place. De plus elle doit sous-traiter un certain nombre de pièces dont le cout ne cesse de croitre. Elle recherche un lieu propice à son développement avec une main d'œuvre à moindre cout. Le 25 mars 1955, Maglum achète les anciennes fonderies de Fallon (70110) en Haute Saône. Puis elle achète le site des ateliers des mines de Ronchamp (70250) en 1958. Toujours dans un souci d'agrandir et de diversifier sa production, elle achète le site des tissages de Conflans sur Lanterne (70800) pour y installer la fabrication de pare-soleil automobiles et de pièces en plastique injecté. En 1967, elle s'installe sur le site de la filature de coton Ernest Boigeol à Giromagny (90200) pour fabriquer des pièces intérieures d'automobiles dont les accoudoirs.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE du 19 OCTOBRE 1956

«L'exercice dont nous vous rendons compte a vu au cours de l'année la saturation de nos moyens de production à notre Usine de SOCHAUX ce qui ne permettait plus le développement de votre entreprise et a obligé votre Conseil à prendre les mesures permettant de faire face aux nouveaux ordres. Après de longs pourparlers, nous avons dû acquérir dans des conditions particulièrement avantageuses, les anciennes Fonderies de FALLON (Haute-Saône). Cet achat a été fait par devant Maître BESSON, à la date du 25 Mars 1955. Les bâtiments industriels et les terrains conviennent bien à nos besoins et l'emménagement en sera effectué progressivement. Les bâtiments d'habitation villas, maisons et cités ouvrières, comportent une centaine de pièces réparties en une trentaine de logements permettant d'amener et de fixer sur place les cadres et une partie de la main d' œuvre venant renforcer celle existant dans la région. Nous disposons également à FALLON d'une réserve d'eau pratiquement inépuisable fournie par un étang réservoir de 11 hectares, aménagé autrefois pour l'alimentation d'une turbine et dont nous comptons nous servir pour l'exploitation normale de l'entreprise, grosse consommatrice d'eau. Cette usine se trouve à 35 kms de SOCHAUX, assez loin pour ne pas porter ombrage à la région de Montbéliard mais néanmoins assez proche pour que notre Direction de Sochaux puisse aisément en suivre l'exploitation. Nous comptons aménager rapidement une partie de cette usine pour répondre aux commandes que nous espérons et qui sont actuellement en bonne voie de réalisation. Nous avons maintenant complètement terminé notre reconversion et avons abandonné nos fabrications d'éclairages électriques pour cycles. Notre chiffre d'affaires est encore en augmentation sur l'année dernière. Notre carnet de commandes est actuellement satisfaisant. Nos ateliers d'Études et Outillages travaillent à la réalisation de nouveaux prototypes dont nous pouvons bien augurer pour l'avenir. Nous avons l'honneur de soumettre à votre approbation, le bilan de l'exercice 1955 se chiffrant par Frs.: 310.296.881.- et après un amortissement de Frs.: 13.444.455.- de vous proposer de bien vouloir ratifier tout à l'heure un dividende de Frs.:80,- pris sur l'exercice et sur le report du précédent. Nos démarches, pour terminer notre dossier de dommages de guerre n'ont pas abouti et nous n'avons reçu du M.R.U aucun versement en cours d'exercice.» (Extrait du rapport du Conseil d'Administration du 19 octobre 1956. Ce document est téléchargeable ici: rapport 1956)

Maglum Fallon Maglum Ronchamp Maglum Conflans Maglum Giromagny
RETOUR
Copyright © 2009 Réalisation : Alain Banach Tous droits réservés Plan du site