L'ancienne filature

LA FILATURE DE RONCHAMP

Origines du nom Ferguson-Tepper

Le 22 mars 1685 nait à Inverurie près d'Aberdeen en Ecosse un certain William Ferguson qui émigre en Pologne avec son frère Georges en 1703. En 1714 à Poznan (Pologne), il épouse Katharina Concordia Tepper née en 1687. Elle donne naissance à 3 garçons, Laurent en 1730, William en 1731 et Pierre (Piotr en polonais) en 1732. Katharina a un frère qui se prénomme également Pierre (Piotr) qui est un riche personnage, un influent marchand, banquier et fourreur. Il est né en 1702 à Poznan et décède en 1790. Pierre, le 3e fils de William et Katharina s'associe avec son oncle maternel Piotr. En 1767, il est officiellement adopté par Pierre (Piotr) Tepper à la condition qu'il ajoute le nom Tepper à son nom Ferguson. En 1779, l'origine écossaise de Pierre Ferguson-Tepper est confirmée et reconnue et il fit immatriculer ses armes au Herald Office de Londres. Les branches polonaise et écossaise de la famille rétablissent des relations perdues depuis plus de 50 ans.

En 1762, Pierre Ferguson-Tepper se marie à Varsovie avec Philippine Valentin d'Hauterive née en 1736 à Dantzig. Elle est issue d'une famille de réfugiés du Languedoc ayant fuit la France à la révocation de l'édit de Nantes en 1685 où plus de 200.000 protestants se sont exilés. Elle lui donnera 13 enfants (6 garçons et 7 filles) dont Pierre Charles né le 6 aout 1766 à Varsovie.

  • Henriette Catharina FERGUSON-TEPPER: 1763
  • Charlotte Rosine FERGUSON-TEPPER: 1764-1785
  • Elizabeth Dorothée FERGUSON-TEPPER: 1765
  • Pierre Charles FERGUSON-TEPPER: 6 aout 1766-1817
  • Philippe Bernard FERGUSON-TEPPER: 1er aout 1767- 1829
  • Lewis William (Ludwig Wilhelm) FERGUSON-TEPPER: 1768-1823
  • Christine FERGUSON-TEPPER: 1770-1772
  • Daniel Frederic FERGUSON-TEPPER: 1772
  • Philippine Petronowna FERGUSON-TEPPER: 1773-1775
  • Anne Marguerite FERGUSON-TEPPER: 1775
  • Louis FERGUSON-TEPPER: 1777-1778
  • Isabelle Thérèse FERGUSON-TEPPER: 1778
  • Otto Walter FERGUSON-TEPPER: 3 novembre 1779-1797

Le premier banquier de la République polonaise

Pierre Ferguson-Tepper, depuis son adoption, a travaillé aux côté de son père adoptif. Il est devenu employé, comptable, actionnaire des sociétés commerciales et s'installe à Varsovie. Des registres écrits par la ''maison'' Tepper sont attestés et conservés depuis 1723. Vers 1770 les dettes fiscales en Pologne étaient six fois moins élevées que dans la Prusse et la Russie voisines, 12 fois moins élevées qu'en Autriche et jusqu'à 30 fois moins élevées qu'en Angleterre ou aux Pays-Bas. Cette situation a favorisé les magnats et une partie de la noblesse supérieure qui s'enrichissent. Cela a donc favorisé l'ouverture du marché intérieur et l'épanouissement du commerce. Les commerçants principalement étrangers profitaient de cette période de prospérité économique, bien que certaines entreprises de commerçants polonais prospéraient parfaitement grâce à cette poussée de demande, en particulier lorsqu'elles étaient soutenues par le talentueux Piotr Tepper. Les contacts avec les villes occidentales se sont entretenus, entre autres, grâce à ses vastes familles et à celles de sa femme.

Piotr Tepper savait très bien comment utiliser avec compétence la prospérité pour atteindre sa propre position et fortune. Ses entreprises ont fourni à l'aristocratie polonaise et à la noblesse plus riche, divers articles de luxe fabriqués en Angleterre, en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Ces produits étaient très demandés par la noblesse polonaise. Piotr Tepper a été l'un des premiers fondateurs de grands magasins modernes à Varsovie. Dans son vaste grand magasin bien situé rue Miodowa, il était possible d'acheter presque tout ; des voitures anglaises, des articles à meubler la maison au papier à lettres, des épinglettes ou des produits alimentaires de luxe, par exemple la bière anglaise.

Falenty est un petit village à une quinzaine de km au Sud-Ouest de Varsovie, sur la route de Cracovie. On y trouve un immense domaine sur lequel est implanté un immense palais depuis le 17e siècle. Il a été visité et même occupé par des princes et des rois polonais. En 1782 le domaine est acquis parle famille Tepper (Piotr et son fils adoptif Pierre) et son histoire est mêlée à celles des banquiers pendant plus de 2 décennies. Tous deux travaillaient main dans la main si bien que l'on ne savait plus qui était le patron de l'autre. Piotr a été fondateur d'églises, animateur de la vie religieuse et sociale. De nombreux contacts avec les cours royales, et pas seulement polonaises, ont également été utiles. Dans son palais de Falenty, la délégation russe louait un étage, ses quartiers étaient également utilisés par l'ambassade d'Autriche à Varsovie. Avec le temps, les intérêts financiers ont commencé à jouer un rôle de plus en plus important. Leur pleine prospérité tombe à l'époque où Stanislas Auguste Poniatowski était le roi de 1762 à 1795. Avec le temps, Pierre Ferguson-Tepper a dépassé son père adoptif et a également contribué au succès de l'entreprise familiale. Au cours des années suivantes, cette famille de banquiers a développé son entreprise en une forme de véritable cartel financier. Pierre Ferguson-Tepper a marié ses deux filles ainées ; Henriette Catherine et Elisabeth Dorothée avec de jeunes financiers aux dents longues !

Après un certain temps la banque Tepper est devenue indépendante en concurrence avec d'autres grandes banques. Ces banquiers acceptaient des dépôts en argent avec une plus-value de 6 à 10% par an. La banque Tepper prenait de plus en plus d'importance avec des succursales un peu partout en Europe et en Pologne. Elle a financé de grandes entreprises industrielles dont celles créées par le roi et soutenues par le gouvernement. Elle a aussi passé de très nombreux contrats avec les institutions de l'État. Elle accordait de nombreux et substantiels prêts tant au Trésor public qu'au Roi de même elle accordait également des services à l'armée russe opérant alors sur le territoire. À cette époque, le cartel Tepper a financé la plupart des initiatives et des travaux de construction entrepris par le roi Stanislas Auguste et ses associés et la dette du Roi s'agrandissait dangereusement chaque année. En 1793, son montant total atteignait 33 millions de zlotys polonais, tandis que le revenu annuel du roi s'élevait à environ 7 millions de zlotys polonais. En novembre 1790, Pierre et ses gendres, reçurent le droit de noblesse, qui leur fut conféré par le Parlement polonais. Piotr Tepper, le père adoptif, décède cette même année. Le Conseil constitutionnel de 1790, élève les banquiers Piotr Blank, Fryderyk Kabryt et son gendre Jan Meysner et la famille Tepper comme « les premiers banquiers de la République ».

Le palais Falenty acheté par Piotr Tepper a subi d'importants travaux dont l'agencement d'un vaste parc «à la mode anglaise» dans une vaste zone marécageuse entourant le palais. Au début des années 1790, la fortune de Piotr Tepper était estimée entre 60 et 65 millions de zlotys polonais. Ce n'est pas sans raison que ses contemporains le définissent comme « le plus grand banquier du Nord ». Le niveau de vie élevé de sa famille peut être attesté par les restes de souvenirs conservés ; tout n'est qu'opulence dans ce palais. Très probablement cette vie somptueuse, le luxe de la résidence et le snobisme étaient une manifestation voulue et qui a servi à soutenir le prestige du banquier sur les marchés financiers. Le roi, Stanislas Auguste Poniatowski y a fait de très nombreuses visites accompagné des membres de sa famille, des députés, des prélats et autres hauts personnages de Pologne. Ce Roi a même rencontré Catherine II, impératrice de Russie au cours d'un diner. Dans la salle de bal, tous étaient assis à la table ornée d'un énorme gâteau à la crème en forme du Palais de Falenty.

La banqueroute des Tepper

Mais des temps difficiles arrivaient. La situation géopolitique de la Pologne se compliquait de plus en plus. La Pologne perdait sa souveraineté et certaines parties de son territoire. Les problèmes ont commencé à se produire à l'hiver 1793 sur le plus grand marché financier polonais de l'époque, dans la ville de Dubno (en Ukraine de nos jours). Cette ville était un centre commercial très important. À cette époque, il n'y avait pas de billets de banque, des lettres de change étaient utilisées à la place et leur circulation était règlementée par une loi. La banque Tepper a massivement investis dans de nombreux crédits accordés et des investissements propres. En cas de besoin soudain et extraordinaire de liquidités, la banque prend généralement un crédit de refinancement à l'étranger. Le partenaire de Tepper, une banque de Berlin a refusé d'encaisser un chèque pour un montant d'argent plutôt faible, comparé aux actifs de Tepper. Les informations sur ce refus se sont propagées à la vitesse de l'éclair, obligeant les autres créanciers de Tepper à retirer leurs dépôts et à présenter les lettres de change pour paiement. Il s'en est suivi un effet domino et la banque Tepper était à cours de liquidités. L'information sur l'insolvabilité de Tepper, « le premier banquier de la République » se répand immédiatement dans la ville, provoquant une explosion d'une chasse frénétique et hystérique pour de l'argent. Le 25 février était le jour où Pierre Fergusson-Tepper a officiellement fait faillite, et c'était le début de la fin des financiers polonais. La rapidité avec laquelle le Sejm (Diète, chambre des députés), a adopté un statut « sur la nomination de la commission chargée de juger la question des banques en faillite ». À la suite des 10 années d'activité de la Commission bancaire, les créanciers de la maison bancaire de P. Tepper ont récupéré environ 43% de leurs cotisations. Le domaine Falenty a été mis aux enchères trois fois.

Au temps de l'insurrection à Varsovie, une foule probablement incitée par les créanciers ou l'opposition politique, a pillé le grand magasin Tepper et la «Banking House» de la rue Miodowa. Un officier polonais, à qui la banqueroute a fait perdre sa fortune, vient vers Pierre Fergusson Tepper, tire son sabre et lui porte plusieurs coups sur la tête. Blessé, il meurt quelques jours plus tard, le 26 avril1794.

Pierre Charles, l'ainé des garçons se marie en 1790 avec Marie Henriette Boué née le 8 janvier 1769 et décédée le 8 mai 1852 à Ronchamp. Elle est née à Hambourg dans une famille d'armateurs bordelais réfugiés à Hambourg lors de la révocation de l'édit de Nantes (son père était banquier à Hambourg). Ils ont 1 garçon prénomé Pierre Charles Guillaume Ferguson-Tepper né le 19 mars 1792 à Varsovie. Après cette banqueroute, la famille a quitté la Pologne qui n'existe plus. En 1794, aidé par la famille Boué Pierre Charles fonde une fabrique de toile cirée peinte à Altona (le faubourg le plus à l'ouest de Hambourg). En 1804 on le retrouve du coté de Copenhague au Danemark où il sera naturalisé Danois puis à Paris après 1805. Vers 1807, avec l'aide d'Antoine Odier (banquier et mari d'une sœur à son épouse) il entre à la filature Gros-Davilliers-Roman et Cie à Bavilliers dont le directeur est M. Gressien. Pierre Charles Ferguson-Tepper décède le 9 avril 1817 au domicile de Mr Jean Baptiste Blétry domicilié à Bavilliers et négociant à Belfort.

Pierre Charles Guillaume Ferguson-Tepper s'est marié le 17 mai 1819 à Bavilliers avec Marie Elisabeth Gressien née le 10 juillet 1801 à Belfort (son père était directeur des fabriques de Bavilliers et Giromagny et Huissier près du Tribunal de commerce d'arrondissement de Belfort). Le 10 juin 1829, il reçoit une Ordonnance du Roi qui lui accorde une Lettre de déclaration de naturalité, équivalant de nos jours au Certificat de Nationalisation. En 1831, M. Gressien vend la filature à deux associés ; Ferguson-Bornèque. En 1851, ces deux associés la vendent à Boigeol qui la démoli en 1860. Ils ont eu 15 enfants (9 garçons et 6 filles).

  • Pierre Jean Baptiste Henri FERGUSON-TEPPER : 16 juin 1820-22 juin 1845
  • François Guillaume FERGUSON-TEPPER : 2 avril 1822-28 septembre 1906 Ronchamp
  • Edmond Antoine FERGUSON-TEPPER : 28 juillet 1823-1824
  • Adèle Philippine Marie FERGUSON-TEPPER : 29 janvier 1825-1900
  • Adelaide Catherine FERGUSON-TEPPER: 1er aout 1826-1854
  • Jules Edmond FERGUSON-TEPPER : 18 septembre 1827-1853 Capitaine sur Frégate Normandie
  • Joséphine Elizabeth FERGUSON-TEPPER : 05 juillet 1829-1852
  • Edmond Joseph FERGUSON-TEPPER : 28 octobre 1831-1821
  • Joséphine Eugénie FERGUSON-TEPPER : 12 novembre 1832-1864 – Marié le 25/02/1860 à Auguste Jean Baptiste Spindler (22/12/1825-04/12/1903), Maire à Plancher les Mines, docteur à Ronchamp?
  • Constant Henri FERGUSON-TEPPER : 29 novembre 1833-1856
  • Henriette FERGUSON-TEPPER : 4 mars 1835-1893 carmélite à Pau
  • Émile Philippe FERGUSON-TEPPER : 17 octobre 1836-1896
  • Louis Guillaume Édouard FERGUSON-TEPPER : 7 décembre 1837-1890 sculpteur
  • Julie Joséphine FERGUSON-TEPPER : 16 décembre 1839
  • Joseph Jules FERGUSON-TEPPER : 17 décembre 1840 (sources : https://www.geneanet.org)

Installation à Ronchamp

En juin 1842, Pierre Charles Guillaume, ingénieur mécanicien à Bavilliers (90), demande l'autorisation d'établir un tissage mécanique de coton à l'emplacement d'une ancienne fabrique de quincaillerie où l'eau est alimentée par un canal. L'usine est règlementée par arrêtés préfectoraux les 14 septembre 1842 et 3 novembre 1856. Il décède le 1er mai 1845 et il est inhumé dans le petit cimetière près de la chapelle de Le Corbusier à Ronchamp (70250). Sa veuve, par l'arrêté préfectoral du 31 août 1849, est autorisée à utiliser une chaudière et une machine à vapeur de la société de l'Expansion (Mulhouse, 68), d'une puissance de 20 cv, pour mettre en mouvement 200 métiers à tisser. Elle décède le 6 décembre 1855 à Ronchamp. Le second fils de cette famille, François Guillaume né le 2 avril 1822, a repris les rennes de cette société après le décès de sa mère.

Légion d'Honneur à François Guillaume Ferguson-Tepper

Théophile de Lamathière, ''employé à la ville de Paris'', a réalisé un très important ouvrage, imprimé de 1875 à 1912, et qui recense dans des notices l'état civil et la carrière d'hommes politiques ou fiches signalétiques d'officiers titulaires de l'ordre de la Légion d'honneur, mais sans classement apparent et avec une tomaison cachée (Indication du numéro du tome d'un ouvrage qui en comporte plusieurs, et qui figure dans les signatures, sur les pages de titre et au dos des reliures). La collection complète regroupe 25 volumes sous le titre de ''Le Panthéon de la Légion d'Honneur''. Dans le tome 8 de 1893 il y a un chapitre consacré à François Guillaume: « Ferguson-Tepper (F.), manufacturier à Ronchamp (Haute-Saône), a implanté l'industrie cotonnière dans cette localité, en y créant un tissage mécanique dès 1842, et une filature immédiatement après la cession de l'Alsace aux Allemands. Il a obtenu des médailles à diverses expositions, notamment une de bronze à l'Exposition universelle de 1855, et une d'argent à celle de 1878. Membre de la Société internationale de secours aux blessés, il avait, pendant la guerre de 1870, organisé à ses frais, dans un de ses établissements, une ambulance dont il était le directeur, ayant ses contremaitres pour infirmiers. Il y recueillit la plupart des blessés d'Échavanne, de Chenebier et de Clairegoutte ; combats qui ont précédé la bataille d'Héricourt M. Ferguson-Tepper fait partie du conseil municipal de Ronchamp depuis 1870. Il a été conseiller d'arrondissement pour le canton de Champagney depuis 1871 jusqu'à 1877, époque où il a été élu conseiller général pour ce même canton. Il y est, depuis 1878, président de la Délégation cantonale pour l'instruction primaire. Depuis 1881, il fait partie de la Chambre de commercé de Gray. Le 14 juillet 1882, il a été nommé officier d'académie. Enfin, la décoration de la Légion d'honneur lui a été conférée par décret présidentiel du 12 juillet 1884, pour ses services industriels et ceux rendus pendant la guerre franco-allemande. » (Source gallica.bnf.fr/BnF)

La fin de la Filature (1842-1988)

Une usine à gaz pour l'éclairage est attestée en 1869. Une filature de coton est ajoutée au tissage après la cession de l'Alsace aux Allemands, qu'elle remplacera progressivement. Pendant près d'un siècle et demi, en moyenne 200 personnes travailleront dans cette filature. Vers 1893, la société Boucher-Mura et Cie succède à Fergusson-Tepper et Cie. Au plus fort de l'activité en 1924, la filature emploie 365 personnes... La Société entreprend diverses constructions : séchoirs, bureau, atelier de filature et de tissage, une cité ouvrière (le ''château''). L'atelier de fabrication à étages laisse place vers 1903 à un grand bâtiment en rez-de-chaussée couvert de sheds. Le shed est un type de couverture de bâtiments industriels présentant un profil en dent de scie et composé d'un versant vitré, de pente rapide, exposé au Nord pour un éclairage régulier et d'un autre, de pente plus faible, à couverture opaque. Un bâtiment (atelier et bureau) est construit à l'entrée du site au milieu du 20e siècle.

À Villars lès Blamont (25615) en 1886 et regroupant plusieurs exploitations familiales, une petite entreprise spécialisée dans l'industrie horlogère voit le jour. À cette époque, l'usine était dirigée par M. Numa Epenoy-Roulot et comptait une vingtaine d'ouvriers. En 1919 M. Édouard Pfaff épouse Mlle Evodie Epenoy, fille de l'industriel de Villars lès Blamont et vient travailler dans l'entreprise familiale. Lors du décès de son mari, en novembre 1923, c'est Mme veuve Numa Epenoy-Roulot qui assure la succession, abandonnant l'industrie horlogère pour le décolletage et l'appareillage électrique. Suite à un partage des biens familiaux en 1928, la direction des ateliers est reprise par le gendre, M. Édouard Pfaff jusqu'en 1936, date où la famille Pfaff quitte Villars lès Blamont pour s'installer à Ronchamp. Des articles de la presse de 1933 parlent déjà de la fermeture prochaine de la filature Boucher-Mura. On signale que la direction a déjà réglé le compte des ouvrières polonaises. Édouard Pfaff s'associe à Ferdinand Walser (descendant de la famille des fondateurs de la grande quincaillerie Walser à Belfort) achète le tissage et transforme les ateliers en un grand atelier de décolletage, étirage de l'acier et fabrication d'écrous. C'est là que nait la société SOMERA : Société Métallurgique du Rahin. En 1944, les ateliers de la SOMERA sont détruits par les obus allemands lors des combats de la libération et le matériel est hors d'usage. Les établissements Mura seraient les nouveaux propriétaires qui réinstallent les ateliers de tissage et filature du coton. En 1964, c'est le groupe Risler qui est propriétaire de l'usine, alors concentrée sur l'activité de filature, et qui produit 165 tonnes de fil, travaillées au tissage de Saint-Germain (70). L'usine, alors connue sous le nom de Filature de Ronchamp, ferme ses portes en 1988.

En 1987, l'activité de tissage laisse place à la sous-traitance automobile. En 1992, Le groupe Schlienger implante une activité de découpage, d'emboutissage et d'assemblage pour l'industrie automobile dans les locaux de la filature, sous la raison sociale Setrafac (Société de Travail à Façon). L'entreprise compte alors une centaine d'employés. Gestamp, équipementier espagnol spécialisé dans la fabrication de pièces de structure en grandes séries, principalement pour PSA, s'installe sur le site de la Filature en 2005. En 2010, Gestamp quitte les lieux et la Communauté de Communes Rahin et Chérimont acquiert le site. En 2010, la CCRC acquiert le site et l'ouvre au public en 2011 à l'occasion du festival d'art contemporain « Défense de Nettoyer en Marche » organisé par l'association L'Estafette. Le canal, alimenté par une prise d'eau sur le Rahin en amont, entrainait une turbine pour la production du courant électrique nécessaire au fonctionnement des machines.

La filature – Écoparc Rahin et Chérimont

Un projet de grande envergure : 9200m2 repensés pour dynamiser un territoire. La réhabilitation de cette friche industrielle est dirigée par la Communauté de Communes Rahin et Chérimont en partenariat avec le Parc naturel régional du Ballon des Vosges. La Filature, située à Ronchamp, sera placée sous le signe du dynamisme économique, de la culture, du sport et du tourisme. Un projet de grande envergure puisque le bâti actuel couvre pas moins de 9200m2 qu'il a fallu s'approprier et intégrer au paysage environnant. C'est la mission qu'a relevé l'Atelier cité ARCHITECTURE : la Filature deviendra un lieu d'échanges, de rencontres, mais aussi de loisirs tout en renforçant I'attractivité de la vallée et en redynamisant l'activité économique. Le patrimoine industriel - tels que les bâtiments de production en shed ou l'ancien logement patronal - de la Filature sera conservé, soulignant davantage l'aspect culturel du projet. Un patrimoine mis en valeur. La reconversion de la friche tourne autour de trois grands axes : réhabilitation de l'ancien bâti, mise en place de services à la population et création de studios de répétition. Le projet se décompose en six étapes. Les travaux ont débuté par les Studios de répétition (150m2), avant de se poursuivre par la création d'une Salle omnisports (1700m2) : un lieu multi-activités homologué qui pourra accueillir des compétitions de niveau régional. Ensuite une Galerie d'expositions (500m2) verra le jour ainsi qu'une Halle publique (450m2), lieu central de la Filature favorisant les échanges. La Cour des artisans (1800m2) où des cellules seront mises en location ou à la vente permettra l'accueil d'activités économiques diversifiées. (Dossier de Presse - Septembre 2015)

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