LE HAMEAU DE LA HOUILLÈRE

Le hameau de la Houillère

Le hameau de la Houillère est situé au creux d'un petit vallon, à cheval sur les communes de Ronchamp et Champagney et peut être considéré comme le berceau de l'exploitation du charbon dans notre bassin houiller. Dès 1750 et même en 1744, de chaque coté de ce vallon et plus particulièrement au nord, le charbon sera extrait par galeries pendant plus de 60 ans en direction de l'Est et de l'Ouest. Les cartes de CASSINI, levées entre 1760 et 1789 et publiées en 1815, ne mentionnent pas son nom et ce n'est que plus tard qu'il prendra le nom de ''La Houillère'' avec la production de houille dans ce secteur. De cette époque il ne subsiste que les traces des galeries, quelques parpaings et briques. Á partir de 1810 (puits Saint Louis) l'exploitation va se faire au moyen de puits de plus en plus profonds en direction du Sud. Á partir de 1850 de nouvelles constructions verront le jour : l'école, la cantine, le grand bâtiment à trois étages, la cité ouvrière de la plate-forme (1856), des salles d'asile, l'infirmerie (écuries de l'ancienne Houillère), la demeure du directeur des Houillères appelée ''Le Château'', les écuries rattachées à la demeure du Directeur, et des maisons d'habitation pour les Ingénieurs des Mines. Pour améliorer le sort de l'ouvrier et de lui procurer l'eau nécessaire aux besoins élémentaires de propreté, la Société fait construire un système de bornes fontaines qui étaient alimentées par l'eau d'un réservoir situé sur une butte. Cette eau, pompée dans le ruisseau tout proche, était refoulée dans le réservoir par une pompe installée dans les ateliers.

Le 1er septembre 1830, un garçon nait au hameau de la Houillère et va laisser son nom à la postérité : Auguste Lalance. Il débute ses études à la pension Dhauteville de Guebwiller. Son père né en 1802 et ingénieur aux houillères de Ronchamp, avait épousé Mélanie Kœchlin, nièce d'André Kœchlin. Il meurt en 1842. Sa mère, sans fortune, doit élever seule ses trois garçons de 12, 9 et 3 ans. A 15 ans il veut aider sa mère et entre à la fonderie d'André Kœchlin (Société Alsacienne de Constructions Mécaniques-SACM). Travailleur acharné, il a la confiance de ses directeurs et à 20 ans il est envoyé en Allemagne, Italie et Autriche. Á 25 ans il représente la SACM à l'Exposition Universelle de Paris en 1855. Après un séjour en Angleterre, il réside en Russie comme ingénieur des chemins de fer. De retour à Mulhouse en 1868, il épouse Mélanie Weiss. Le 15 juillet 1870, la guerre éclate et Mulhouse est occupée. L'Alsace est livrée à l'Allemagne par le traité de Francfort. Le 21 février 1887 il est élu député au Reichstag de Berlin. Auguste Lalance proteste par une propagande secrète, mais persécuté par Bismarck il se réfugie à Paris. En 1901 il crée le sanatorium de Lutterbach et fonde de nombreuses œuvres de bienfaisance. En 1910 il retourne à Mulhouse et avec son épouse, il consacre sa fortune au sanatorium. Il décède à 90 ans le 7 avril 1920 après une séance de travail. Il fut aussi un grand manufacturier. En 1956 ce centre est racheté par la CRAM et aujourd'hui le Centre médical Lalance est spécialisé dans la réadaptation d'adultes atteints de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires. Il publie ses souvenirs dans ''La Revue de Paris '' en 1914 notamment ceux de sa prime enfance dont voici quelques extraits.
«Plusieurs amis m'ont engagé à écrire un résumé de ma vie, pensant qu'il pouvait être intéressant de faire connaitre certains faits et certaines idées. J'entreprends donc la tâche de raconter ma propre histoire, mais je le fais sans aucune vanité, heureux si un seul lecteur peut trouver dans mon récit d'utiles conseils. Je suis né le 1er septembre 1830 à la houillère de Ronchamp (Haute-Saône), sur le territoire de Champagney, où se trouvaient alors les puits en exploitation et les maisons du personnel. Mon père, né en 1802 à Montbéliard (Doubs), était entré à l'École des mineurs de Saint-Étienne la première année de son ouverture vers 1820. Il était le fils ainé d'une veuve sans aucune fortune. Arrivé à Saint-Étienne, il trouva un camarade pauvre comme lui et loua avec lui une petite chambre à deux lits. Ce camarade est devenu le célèbre chimiste Boussingault. J'ai eu l'occasion de le voir à Paris, et il m'a raconté les privations de mon père et les siennes. Une fois ses études finies, mon père, après avoir visité toutes les mines de la Loire, fut engagé par la Compagnie des Mines de Ronchamp et y resta comme directeur technique jusqu'à sa mort, survenue en 1842. Le directeur commercial était M. Sandherr. La Société des Mines était composée de propriétaires de parts, la plupart Alsaciens. Celui d'entre eux qui avait le plus d'influence était M. André Kœchlin qui, dix ans auparavant, venait de créer les ateliers qui s'appellent aujourd'hui la Société Alsacienne de Constructions mécaniques, à Mulhouse. Trouvant que l'ingénieur de la mine remplissait parfaitement ses fonctions et désirant le conserver, il s'arrangea pour lui faire épouser sa nièce Mélanie, fille de son frère Jacques. Le mariage eut lieu en 1829, et je naquis l'année suivante...»
«...Le second incident eût pu être beaucoup plus grave. Á une vingtaine de mètres de notre maison et sur une petite place où je jouais avec mes petits amis, se trouvait un ancien puits de mine tellement grisouteux qu'on ne pouvait plus l'exploiter. Mon père l'avait fait entourer d'une baraque en planches dont la porte était toujours fermée à clef. Un jour, sortant de notre maison, je vois la porte ouverte et, naturellement, je veux voir l'intérieur de la baraque. J'entre donc et vois un grand trou noir de cinq à six mètres d'ouverture, sur lequel était jetée une étroite planche. Non moins naturellement, je m'engage sur la planche qui plie et je trouve délicieux de me balancer pour la première fois de ma vie. A ce moment mon père sort de la maison et, à son tour, voit la porte de la baraque ouverte. Il ne comprend pas pourquoi et va se rendre compte. Il aperçoit son fils sur le trou noir plein de grisou. On peut concevoir son angoisse. De peur de m'effrayer, il ne dit rien et se cache derrière la porte, retenant son souffle. Comme font tous les enfants, j'en eus vite assez; je me retournai sur ma planche et sortis; mais, à peine dehors, je reçus la plus belle fessée qu'un fils ait jamais reçue d'une main de père; je la sens encore. Tout l'amour paternel, toute la crainte, toute l'angoisse, éprouvés, firent explosion sur le bas de mon dos...»(Sources: http://gallica.bnf.fr/)

Durant la Grande Guerre, le château est devenu l'Hôpital Auxiliaire 20. Il a été mis gracieusement à la disposition du Comité du Lure par M. Poussigue, directeur des Mines, et ouvert dès le début de la guerre. Le service était assuré par le médecin de l'établissement, Mme Poussigue et des infirmières diplômées du Comité. L'établissement a fourni 6.420 journées de malades où il y a eu 2 décès. Très bien organisée dans le Château de la Direction, possédant une salle d'opérations et des installations très confortables, au milieu d'un parc,cette formation a continué de fonctionner jusqu'au 7 juillet 1917.

Au centre du hameau, un ancien bâtiment du puits Saint Louis avait été transformé en Casino : café, tabac, grande salle de réunion et de banquets officiels. C'était aussi un bistrot de campagne en semaine et un lieu où se retrouvaient les joueurs de cartes les jours de fêtes. Non loin de là, une ancienne verrerie avait été transformée en salle des fêtes avec balcons et scène de théâtre où l'Harmonie des Houillères y effectuait ses répétitions et ses bals les jours de fête, notamment la fête de la Sainte Barbe. A quelques centaines de mètres du Château, un terrain de tennis avait été installé, sans doute pour occuper une partie des invités du Directeur des Houillères. Aujourd'hui, 50 ans après la fermeture, des bâtiments ont été détruits et d'autres sont devenus des propriétés privées.

Le hameau Le Château La résidence du Directeur Détails du château Détails du balcon en pierre La terrasse Signature du tailleur Bâtiment des écuries
Les ancinnes écuries La partie logement Le sous-sol Potence en bois La façade est L'oeil de boeuf Local à explosifs La double parois en briques
L'intérieur La veine de charbon Statue de la Vierge La cave du château L'ancienne piste de danse Le 'Grand Bâtiment' La Houillére L'habitation de fonction
Le quartier de la Plate Forme Anciennes écuries Ancien réservoir La houillère vers 1820 Le casino Ruines Maison du Directeur Ancien hopital des Houillères
La maison du médecin Le petit tunnel Gare houillère Le château du Directeur La voiture du Directeur de Houillères La première voiture et son chauffeur Le chauffeur et son permis Le permis de conduire du chauffeur
Boisage reconstitué Portail du château de la Houillère Le château de la Houillère L'ancien casino L'ancienne écurie en feu Nettoyage statue Mise en peinture statue La Vierge en blanc
La cape de la Vierge Restauration terminée Ancien local de pompage L'arrière du bâtiment Vestiges batiment puits st louis Vestiges intérieurs Maison ingénieurs Terrassement pour construire
Effondrement galerie La couche de charbon Galerie remblayée Destruction écuries Lithographie la Houillère Grand bâtiment Grand bâtiment et 1ère DFL Grand bâtiment et Brosset
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